Fragment de contamination bio organique du futur
Personne n’avait voulu croire qu’il était possible pour nos corps organiques d’être contaminés par les virus qui grouillent dans la vermine informatique. Nous avions érigé nos corps comme des forteresses de chair certes soumise à l’entropie de la mort mais nous les chérissions comme des sanctuaires où nous étions à l’abris des vices d’un futur advenu si vite que nous n’étions pas préparés. Nous ostracisions sans aucun ménagement les plus faibles d’entre nous qui succombaient de leurs pleins grès à l’appel des augmentations. La société méprisait tous ces sous hommes, ces demie-femmes dont les chairs étaient remplacées par les mécanismes sophistiqués du futur. Bien sûr il y avait toujours un médecin, un génie, un ingénieur derrière toutes ses avancées brutales qui secouaient les fondements de notre culture, il y avait aussi toujours la misère, l’inconscience et la faiblesse de ceux qui succombaient.
Est-ce parce que nous les avions érigés en sanctuaire que nos corps vierges sont devenus objets de convoitise des machines, des IA et de la folie d’un avenir fou ? Peut-être, oui. Nous ne voulions pas le voir et les premiers cas étaient refoulés par des enquêtes bâclées et enterrés sous le poids de la rumeur. Mais pourtant les virus informatiques, et les cancers bio organiques faisaient muter les codes génétiques des corps au sein desquels naissaient des organes mécaniques muent par une conscience autonome. Et bientôt des êtres entiers étaient retirés de notre société happés par la voracité des virus informatiques avides de compter dans leurs rangs de nouvelles poupées de câbles.