Une coquille vide

Publié le par Rémy

Il est très clair que depuis des semaines, et des semaines qui font des mois, ma prose est une coquille vide, un bateau ivre sans même une cohorte de migrants à l’intérieur. Juste une dérive, un creux, un vide de l’intérieur qui creuse un espace. Il manque le feu de la forge, la furie du marteau et la foultitude d’escarbilles et d’étincelles qui jaillissent que l’acier frappe l’acier, que mes doigts frappent le clavier et que naissent des mots. Je ne frappe plus et plus rien ne frappe mon esprit.

Je suis là, dans cette dernière ligne droite avec les dix ans en point de mir mais pourtant je suis en roue libre, une roue creuse, je suis là comme une chambre à air gonflée d’un air vieux qui roule encore sur les acquis d’antan. Bien sûr je le sais, j’en sais ou suppose la cause, et j’en déduis la solution. Parfois je l’entrevois, la perçoit et l’aperçoit.

Mais là, jour après jour, j’écris par-dessus le vide, sans filet, sans fumée, juste un écran et des mots dessus, des mots dedans, des mots dans l’entre deux, à la lisère, l’interstice entre ce monde et l’autre ; celui de l’art littéraire, la poésie et la prose et puis l’autre en prise avec le monde, la cendre, le béton du quotidien dans l’inertie de la vie.

Je me souviens de quand je rêvais d’incendie.

Une coquille vide
Une coquille vide
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article