Poésie de sommeil

Publié le par Monsieur Ray

J’ai frôlé le frêle oiseau du revers d’une médaille épinglée au veston de l’amour

Un triste esquif fendait les eaux troublées et chaude d’une tempête des terres tropicales

Dans son sillage j’ai écumé les bars et j’ai vidé des verres trop pleins, trop lourds

Le bastingage frappait mon torse taché à chaque chute comme une ligne verticale

Dans la mousse suave qui se développe sur toute l’écume du bord des lèvres

Je récolte les mots qui s’accumulent et puis débordent sur les petits papiers de bois

Rien que des copeaux dessinés à la mine aigue des échardes un peu mièvres

Qui s’enfoncent sous la peau pour retenir le corps entier par le bout du doigt

Pas un boudoir, ni une alcôve que je ne connaisse pas par son antre biblique

Sous les taffetas évanescents en ornement sur les plafonds de ma république

Je tombe le masque de bon pantin, un petit clown en papier peint comme une réplique

Oiseleur des miracles pour les nuits de croisade je connais le sifflement véridique

Alors, dans le piaillement déluré d’une nuée grondante, le doigt pointé sur l’horizon

Je décréterai la terre comme la colombe un jour avec son rameau d’olivier

Qui décidait d’où ériger la clairière de toute l’humanité et ses troupeaux entiers

Ce soir venu je caresserai les pennes à pleine possession de mes paumes

Et là, le bouquet entier des vols et des rêves délivrera tous ses arômes

Homme à plume à ne pas confondre avec homme à poils

Homme à plume à ne pas confondre avec homme à poils

Publié dans Prose, poésie

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