Poésie à l'ancienne
Dans le palais névrosé de la nature grande il y a un arbre grand qui chante au ventre déployé de ses racines noires une mélopée silencieuse, granuleuse, ancestrale et sourde. Cette mélopée soulève ta terre, elle souille le béton dressé des hommes et fracture en portions minuscules de façades fracturées la surface maquillée de notre humanité.
Au silence grouillant des insectes morts nés le son rampe sous tes pieds comme une promesse dévoyée qui creuse sa fosse pour trouver dans l’abysse le nectar putride des ailes gémissantes. Il y puisera la foudre explosive, le drame flamboyant et la fumée voluptueuse qui gravera à sa bouche des portes verrouillées.
Il n’y a pas de citées englouties ni de donjons à défendre, seulement la mine déconfite du gardien de vos tombes qui se meurt d’impatience de vos éternités – la jeunesse empaillée suavement exposée sous les arches et les arcs d’un triomphe de papier danse en cercle autour des crevasses minées qui cisaillent son visage.
Une poigne mécanique s’est emparée des outils, le pouvoir ébranlé et le peuple damné dans la liqueur surannée de son incertitude. Il y a des rats qui n’entendent plus les notes de la flute, des hommes qui ne sifflent plus. Le poème chiffonné dérive sur le miroir d’huile couleur os géant et de pestilence. Demain une île, un arbre, une graine et l’angle nouveau d’une décibel