Fragment, un diamant perdu dans la casse du Tsar Alexandrov

En périphérie de la ville se trouve le royaume, c’est le nom que porte la casse tenue par le Tsar des ferrailleur, monsieur Alexandrov un petit homme malingre à la barbe noire taillée en pointe. L’âge pèse sur lui et imprime à son corps l’usure du temps qu’il porte avec fierté. C’est ici que finissent par s’échouer une grande partie des squelettes de droïdes en crise d’obsolescence avancée, les méchas mis au rebus par des usines toujours en quête de plus de modernité et de toutes sortes de véhicules épaves, volants, roulants, souterrains et même parfois spatial. Le casse est un territoire immense large comme de plusieurs blocs. C’est un royaume de bric et de broc branchés à des générateurs bizarres, de la machinerie éclectiques et parait-il parfois des convecteurs nucléaires. Ici on désosse, on décortique, on récupère, on recycle, on répare, on customise, on détourne puis on revend. La noria des camions qui déversent des tonnes de métaux rouillées et de squelettes métalliques vrillés suit un cycle régulier quasi continu qui alimente ce chaos sans nom où par couche sédimentaire savamment répertoriées s’amoncèle patiemment le présent dépassé et le passé usagé.  Au cœur de ce labyrinthe de durites percées et ces mers d’huiles toxiques travaille Druzilla, la nièce du Tsar Alexandrov. C’est une jeune femme d’une vingtaine d’année une grande rousse plutôt mince à la peau lisse et vierge de toutes implémentations cybernétiques parce que les codes des Alexandrov est très strict, il banni explicitement toutes compromissions technologiques, qui sont considérées comme portes ouvertes au piratage. Dans les entrailles suffocantes de la casse, dans l’enfer enchevêtré de carasses désossées elle exerce son don pour la mécanique, démonter, remonter pour redonner une vie comme un dieu de chair sur un royaume de silice, de terres rares et d’aciers.

Une facette de la casse du Tsar