Prose poétique en neuf lignes
Comme l’orage, comme la rage, comme un lettrage doré à dos de sang déposé sur un coussin de velours rouge
Y’a une rivière furieuse qui coule dans chaque corps, en chacun de nous des pierres qui roulent et polissent à l’intérieur de nos torrents
Folie douce et minérale dans laquelle je fouille, je cherche de l’or dans le cloaque bouillant où bouillonne la bile et le sang de flots boueux
Il vaut couper la tête puis la vider pour libérer tout l’être, car il ne sert à rien de conserver des animaux cérébraux décérébrés
La nuée défaillante à rendue l’horizon écarlate avant de couler sur nous silhouettes de corps en train de courir, déguerpir et de partir encore dans la foulée de nos fuites
Ce n’est pas l’histoire d’un meurtrier coprophage et nudiste dans une forêt interlope, c’est une histoire de poètes, de geysers et de hasard
La foudre ne tombera pas deux fois sur la statue de marbre qui orne la tombe oubliée que la nature dévore dans le jardin secret
Le trait de lumière rémanente traverse le ciel de l’œil et nait le dessin net d’une frontière éphémère entre la danse des spirits et les terriers des émeus
Ne reste qu’une petite bille de verre dans le sable au pied d’un tronc calciné dont les racines fumantes rôdent dans les entrailles