Chiner sa bibliothèque, BD et comics
Il en va des bande-dessinées comme du reste de la culture, cinéma, musique, littérature, nous sommes forcément influencés par nos jeunes années ; entre l’héritage familiale et les collisions sociales on entre dans le monde culturel avec un bagage arbitraire, subjectif et partisan qui va conditionner une part de nos goûts ultérieurs. Par exemple moi je n’ai pas baigné dans la culture BD étant petit. Bien sûr nous avions les Tintin parce que c’est un classique, et un peu de BD franco-belge parce que c’était l’air du temps mais je n’ai pas dévoré assez de cases pour m’en faire un goût ni une culture personnelle. J’étais enfant de la campagne dans un monde pré Amazon et PDF, acheter un livre, une BD, ça supposait demander à ses parents de prendre la voiture pour aller à la ville, aller à la FNAC et se lancer à l’aveuglette dans un domaine que l’on ne connaissait pas. Je ne regrette rien, je dis juste que la découverte était bridée. La première fois que j’ai eu un manga entre les mains c’était un tome d’Akira qui circulait au collège pendant une heure de permanence. Un petit peu de BD franco-belge, puis un très léger soupçon de manga, c’est tout ce que j’avais en tête. Les comics ce n’est qu’une fois à la fac que j’ai essayé d’en lire. J’ai voulu dire que j’ai commencé, mais commencer c’est un grand mot, la vérité c’était que j’ai essayé de commencer. Remettez vous dans le contexte, j’étais un garçon hyper timide, l’inconnu était une angoisse, se lancer dans l’inconnu c’était source de stress et défricher le monde du comics sans guides ni sources d’informations c’était compliqué. Mais ça ne m’a pas empêché de lire Spawn pendant quelques mois, quelques années peut-être et de picorer des comics achetés chez le buraliste.
Aujourd’hui cette époque est révolue mais je ne peux pas revendiquer une vraie culture BD encore moins une culture comics. Mais j’ai changé, je n’ai plus peur de testé, de défricher et d’avancer dans des zones culturelles où je n’ai pas de repère. Et puis maintenant les comics je les chine. Si possible en volumes reliés regroupant une saison, un cycle, une histoire, un thème parce que c’est plus facile pour entrer dans l’univers. Mais ce n’est pas une vérité, ce n’est pas un immuable et parfois j’achète un comics souple, qu’importe son numéro, qu’importe sa série, juste parce que sa couverture est belle, parce que son héros est cool. Enfin je fais ça surtout si le comics est ancien, enfin je veux dire antérieur aux années 90 parce que le dessin SF des années 80 et antérieures me fascine. Il exprime un je ne sais quoi de rétro futuriste qui me berce d’une grande nostalgie et en même temps ça sonne pour moi que la véritable évocation d’un romanesque débridé, un appel à l’évasion, au voyage et aux possibles. Tout ça pour dire que j’ai chiné quelques comics. Pour commencer un Flash Gordon de 1982. Je connais le nom de Flash Gordon, je sais qu’il est associé à la SF de cette époque mais je n’ai encore rien lu ou vu sur ce personnage, ça sera peut-être l’occasion de commencer. Ensuite deux Strange de 1982. Ce que je trouve fascinant c’est que 1982 ça me parait proche comme époque parce que j’y ai vécu et que je ne peux pas me résoudre à considérer mon époque comme ancienne ce qui reviendrait à reconnaître que je suis vieux, mais en même temps quand on tient en main un livre de 1982 on perçoit le temps, dans l’usure des pages d’une part mais surtout dans le design, dans l’esprit, les couleurs, la narration, on sent que le temps est passé et même si ça me vieilli j’aime ça. Donc deux Strange de 1982 et un Supergirl de 1983. Là c’était aussi parce que ma copine regarde la série DC Supergirl et que j’ai appris à connaître un peu Kara Danvers et que je trouve amusant de voir la lecture que l’on en faisait au siècle dernier.
Dans les volumes plus épais j’ai trouvé par exemple un comics Star Wars La légende des Jedi, par chance c’est le premier tome, L’âge d’or des Sith. Là aussi j’ai un lien un peu compliqué avec les comics qui ne sont pas des super héros parce que longtemps je me suis conditionné à ce préjugé arbitraire selon lequel un comics c’est une BD de super héros, c’était simple et basique pour moi, mais c’était faux. Bref, maintenant que j’ai assoupli ma conception des choses je suis ravi de pouvoir commencer une série sur l’univers étendu de Star Wars. Enfin je dis ça mais je ne suis pas expert en la matière et avec les nouveaux films je ne sais plus ce qui entre ou n’entre pas dans l’univers canonique de la saga. Pour les deux autres comics Star Wars la question du canon ne se pose pas parce qu’il s’agit de l’épisode I La menace fantôme et de l’épisode II L’attaque des clones, édités chez Delcourt. Ici le scénario est bien connu, bien balisé puis qu’il suit la trame des films. C’est chouette de rentrer des comics Star Wars par contre je dois avouer que je ne suis pas grand amateur du dessin de ces BD. Dans La légende des Jedi je trouve le trait anguleux et les couleurs criarde. Et pour les ouvrages qui suivent les films le plus difficile c’est d’accepter des designs de personnages qui ne sont pas vraiment à l’image des personnages du film. Notamment avec Padmé le personnage incarné par Natalie Portman. Mais peu importe, les bouquins sont cools même si je ne suis pas séduit par le trait. A l’inverse ce week-end j’ai chiné un comics qui m’a avant tout séduit par son graphisme. En feuilletant ces pages je me suis pris une sacrée claque. Il s’agit de Namor voyage au fond des mers. Namor est le Prince et protecteur des océans, c’est donc l’équivalent chez Marvel de Aquaman. Mais le personnage tient une place assez mince dans ce livre qui se centre surtout sur un scientifique et son équipe dans un sous-marin confrontés à des créatures des abysses. Le dessin est magnifique, à la fois dans l’économie et dans la minutie, les couleurs aquarellés et sombres transmettent vraiment l’ambiance de ce huis clos au fond de l’océan et en même temps les personnages sont hyper précis et retranscrivent avec précision le panel des angoisses et des émotions qui les traverse.
Cette saison j’essai d’être plus raisonnable et sélectif en matière de vide-greniers. Du coup je chine que des choses qui me parlent vraiment ou des items auxquels je pense pouvoir consacrer du temps. Et toujours en dépensant le moins possible, j’ai reposé la semaine dernière des Strange à 3 euros par exemple. Je n’ai pas de vraie idée de la valeur de ces objets, mais je ne veux pas dépenser trop pour refaire mes années de retard dans ce domaine. Sauf bien sûr si je trouvais des Spawn …