Deux piliers et deux étoiles
La sexualité et le dialogue sont au cœur de la grotte archaïque de mon humanité. Dès qu’elle le peut ma pensée s’échappe du monde clos de mon crâne et elle rampe dans le boyau étroit qui même à la cavité creuse où résident les piliers de ma conception du monde, du couple ou de l’avenir. Elle y va, j’en reviens. Et si j’y reviens c’est que c’est important et c’est important car j’oppose la carrière creusée dans la matière charnelle et organique où naissent les gemmes et les joyeux de l’existence à l’espace public et social du quotidien. Le précieux dans la carrière cachée des chairs comme une clairière heideggérienne et le reste dans les scories du monde, le quotidien des habitudes et leurs briques ordonnées des contraintes du réel. Le primordial et le secondaire.
Je peux accepter l’évidence d’un quotidien si les deux piliers des jardins souterrains sont là et me nourrissent. L’homme devrait toujours être en mesure de se moquer de son quotidien pour signaler la distance qu’il retient avec lui. Une relation humaine c’est le couple de deux étoiles naissantes dont la lumière pulse à l’unisson et les soleils ne font pas la lessive, la vaisselle et les courses en se prenant au sérieux parce les étoiles savent que leur destinée est de briller dans le ciel. Il faut cultiver en soi les étoiles et la lumière pour étendre ensuite autour un royaume. C’est la seule logique du monde que je suis en mesure de concevoir.