Le vent mauvais d'un matin blême
Béatrice commémore sans secret les relents de monstres morts qui hantent les parfums désastreux des beautés décevantes qui dorment au fond d’elle.
Drapée dans les draps blancs d’une féminité léthargique elle se réveille
Elle a perdu la bataille capillaire contre des fantômes noctambules
Silhouette solitaire découpée dans la solitude de la chambre
Elle erre du lit à la fenêtre. Elle déambule sans cause ni effet devant la vitre
Puis elle se remémore la guerre épaisse qui empoisse ses souvenirs
Cette nuit j’ai lâché sur la planète une pluie de pets des plus obscures se souvient-elle
Durant toute la nuit j’ai conduit une conflagration intestinale dans mes souterrains sinueux se rappelle-t-elle dans l’air saturé de son cocon défait
Elle ouvre la fenêtre. Dans le silence l’air vicié s’échappe rappelant à la femme l’audace orageuse de ses odeurs organiques
Sans poésie Béatrice à cédée sans hypocrisie à la défaite laissant gagner les vents mauvais contre les bons grès de son jardin secret
A sa table du soir la soupe était terreuse et la marmite corporelle
Face à elle la fenêtre déroule la campagne rase et morne d’un matin d’automne. Le brouillard nimbe le paysage des végétaux mortuaires d’une ouate neutre
Elle inspire lentement et déclame avec patience, tu sais quoi la nature ? J’ai bombardé ton univers des sonorités foireuses issues du profond des pestilences de ma beauté intérieure. Et ce matin j’en suis heureuse