Photo sans image

Publié le par Monsieur Ray

 

C’est une épreuve sombre et blafarde d’un alentour dont la locution libidinale n’est pas manifeste pour tout le monde. Mais cette épreuve sombre et blafarde existe dans un plateau que je désigne d’un sybaritisme aliéné. Il y a distinctement du dérangement dans la récréation charnelle que je vérifie à contempler cette représentation ainsi que les représentations qui peuvent se joindre à elle parce qu’elles en prodiguent la même configuration, le même éros, ou un analogue bouleversement. C’est donc le cliché d’une dame qui garde la posture déshabillée, de dos et qui se trouve sur un étage entre deux paliers desservis par un escalier. Elle occupe l’intervalle nue, rectiligne, son râble tourné vers nous et faisant face à une lucarne qui fait pénétrer la lumière sur elle.

La dame négligée, elle se tient dressée, les pieds à plats implantés dans le sol imperceptiblement plus écartés que la mesure de sa croupe. Elle oblique la figure comme pour scruter ses pieds et ses bras dévalent le long de son corps. En matière d’agencement le cliché est alcalin ; en bas à gauche deux marches officient comme épingles au premier plan, au centre il y a la nue et la fenêtre rutilante qui détient la conformation d’un carré blanc puis l’escalier grimpe vers le haut à droite de l’image.

Vous ne distinguez je préjuge ni sensualité comburante, ni obscénité fourvoyée dans cette évocation et vous vous interrogez sûrement pour savoir en conséquence le sens de mes vocables lorsque je dialogue en convoquant une déstabilisation sensuelle vis-à-vis de cette épreuve. C’est que la dame, qui se tient droite, qui est nue et qui se trouve sur ce palier est en train de lansquiner. Assurément cette représentation c’est celle d’une femme qui laisser tomber de l’eau visiblement, sans pudeur, et sans prendre de contenance singulière. C’est uniquement une femme fait tombeau l’eau dressée. Si elle oblique du chef ce n’est pour distinguer ses pieds mais pour contempler avec concentration le ruissèlement qui s’enfuit d’elle dans le fracas d’un affluent ardent.

Entre ses pieds, là où l’eau estampille le sol, l’écoulement détone et s’éparpille dans une nuée de gouttes propulsées de tous les bords et qui éclaboussent ses pieds nus, ses chevilles et au-delà. Cet aspect du fluide qui frappe le sol et se brise rappelle la brume qui se forme au contrebas des cascades et c’est ce qui me fait penser que la belle fait tombeau l’eau avec vigueur. La manière stoïque et à la fois préoccupée qu’elle imprime à son allure électrise la prunelle d’un observant qui développe des fantaisies mentales autour des amusements platinés qui narguent sans vergogne l’ordre établie comme les dorures des cadres moque la plèbe venue voir les tableaux.

 

Il n'y a clairement aucun rapport avec les mots

Il n'y a clairement aucun rapport avec les mots

Publié dans Pictogranimation

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