Poésie dans l'heure
Je jette ma pierre à l’édifice qui branle, architecture toute défaite pour intifada poétique
Je lance des verres aussi, des pleins, des à demi-pleins, d’autres à demi vide
Mais je ne suis pas qu’à moitié ivre, l’alcool est cool, il tombe à pic comme d’autres coulent à flot
Et les débris de vers brisés, verre à pied cassés, flûte fêlée, tombent en pluie d’étoile sur la nappe cirée
Je suis à poils le cœur à nu devant la toile tendue, poète du vers rongé de l’intérieur par un démon lombric imbriqué en moi comme le poète et la plume
Celle qu’il se met dans le cul, métaphore encrière pour ceux qui préfère le bleu marin à l’or noir
Demain à l’aube j’irai faire un bonhomme de verre pilé, sur mes mains la rosée en gouttes de sang fera rosir le sol
Et je bonhomme brillera d’un aspect irisé jusqu’à ce que les enfants de la rue viennent piller la masse ronde du ventre ou l’oblongue de la tête
Ils repartiront ivres de rires en brandissant idiots des trophées de verroteries indiennes
Oui je jette ma pierre sur l’édifice des soldats sous camisole
Comme la mer rejette l’écume, je gis échoué sous le ciel cosmique parmi les déchets radieux des constructeurs de bouteilles et de couche culotte
La prose et la poubelle, la poésie des sacs et le corps du poète qui croupie dans un container plus sale encore que la rue qui lui offre refuge