Quand lundi nous serons dieu

Publié le par Monsieur Ray

Je me rappelle qu’il y a des tranches de textes, des projets débités, qui dorment dans de trop nombreux méandres. Dire que ces projets dorment est un euphémisme ridicule car si ces tranches de textes sont pareilles à des tranches de charcuterie alors elles ne dorment pas, depuis le temps que l’oubli fait office de sédiments sur ces tranches elles sont entrées en phase de momification. Mais c’est peut-être seulement le pourrissement des chairs. Définitivement je suis un boucher ; au mieux je débite en tranches plus ou moins fines l’épaisseur littéraire des méandres de mon esprit créatif, et au pire je laisse des tranches épaisses ou fines de matières grises se décomposer sous l’effet de bactéries dévorantes, bactéries du temps, bactéries de la paresse, bactéries de l’oubli, bactérie du dispersement.

Combien ?

Ce n’est pas la question qui se pose, preuve que la ponctuation est une compagne trop volage pour moi.

Ce dimanche se tient au seuil de l’automne sur un monceau de tranches de matières grises et un parterre florissant qui va éclore, embaumer puis mourir comme dans les images noires et blanches, bruiteuses et granuleuses d’un documentaire suranné sur une vieille guerre ou une vieille mine. Avant de passer à la couleur, je vais passer au lit.

Et lundi nous serons dieu.

Publié dans Divagations diverses

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article