Comment faire de vous mes visiteurs ?
Le futur est un combat de quelques centimes qui traînent sur mon bureau
Et dans le même temps, l’ordinateur outil de mes écrits récolte lui aussi des centimes
Ce n’est pas un bourreau de travailler, ni un mineur, rien qu’un alcoolique électrique
Ma machine racle les fonds de tiroir mécanique ; pas de messie ni de mécènes
C’est le dernier jour du roi, il est comme moi le roi et le roi c’est moi
Comme les derniers jours de l’hiver travestis en fleurs de printemps
Le roi se ment, se meurt et demain il va éclore, pétales de putain et cocon de catin
J’ai une gorgée d’ivresse à deviner la route rouillé dans le mur de nos mesquineries
Le compteur ne s’affole pas, je m’affilie à ces zéros qui gisent comme les perles d’un collier cassé
Je ne crains pas ; non, j’envisage la crainte comme l’horizon des normes qui s’écrasent
C’est ma queue, mon crâne et les quelques miettes de mes espiègleries qui se font brouiller
Les points d’énormes i roulent des tonnerres de tous mes diables
Des pièces de 89 % de cuivre, 5 % d'aluminium, 5 % de zinc et 1 % d'étain dorment
Elles maculent l’espace sous le regard hagard de la poule rose qui me surplombe
C’est un jour toujours nouveau où rien ne change