Ogre sans carapace

Publié le par Monsieur Ray

Le son long est une lame délicate qui imprime la marque de ses dents dans la lèvre de ma femme.

Le sang lent et délicat coule comme une épaisse bisque le long des jambes fine de ma fille.

Le temps large est une distorsion entre mes tympans et l’oracle mort de mon hypothalamus.

La maîtresse écarlate encore avide d’être comblée halète doucement dans les draps détrempés.

Des odeurs de sueurs et de verges dégondées trahissent silencieusement le crime adultère.  

Dans la cave où de grands crus patientent ils creusent les tombes de celles tombées pour eux.

Il pense que l’infini n’est qu’une boucle qui emprisonne le présent en fumant sa cigarette.

La cendre macule les corps allongés dans le sol, les meubles assistent à l’indicible.

Il jure des insultes rugueuses dans sa langue slave quand sa maîtresse défèque dans le trou béant.

Un violent coup de pelle vient clore l’incident et elle s’affale sans folie dans la merde et la mort.

Il reste la nuit entière pour combler les vides et amputer les impasses de quelques coups de plume.

Ainsi se clos le drame d’un duo amputé dans l’empathie d’un instant éclaire qui zèbre la vie d’un paraphe noir de jais plus que rouge sang.

Publié dans Prose, poésie

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