Ce blog à sept ans, cette phrase semble irréelle et folle
Ce blog à sept ans.
Cette phrase me semble irréelle et folle. Je me souviens de quand j’ai décidé de m’imposer d’écrire au moins une fois par jour sur ce blog. Il y a sept ans. Je voulais m’habituer à l’astreinte d’écriture.
Sept ans, en temps internet ça me semble une éternité.
Et même en temps humain sept ans c’est long ; c’est une vie, ou une demi-vie si je parle comme pour les éléments radioactifs ; une demi-vie générationnelle durant laquelle l’élément c’est dégradé. Et je suppose que j’ai été cet élément.
Cet été je vais publier un recueil de poésie issue de ce blog. Je n’aurai jamais cru cela possible avant.
Et je me repère à ma sélection de texte il m’aura fallu quasiment trois ans d’écriture quotidienne sur ce blog avant d’arriver à produire le début d’un texte poétique honnête, adjectif plus valorisant que médiocre, mais qui évoque la même échelle de valeur pour moi.
Des jours, des nuits, et des années. Tout cela sur un blog. Tout ça pour un blog. Tout cela pour moi. Et jamais plus de dix visiteurs par jour.
Sept longues années dans l’ombres des moteurs de recherches, ignorés des partages, des réseaux ou des commentaires. C’est donc sept ans d’astreinte, d’abnégation et beaucoup de croyance, ça ressemble à l’espoir mais avoir encore moins de raison.
Et sur toutes ces années j’en suis souvent venu à douter, me demander s’il ne faudrait pas arrêter pour concentrer mon énergie ailleurs. Mais sept ans, ça veut dire qu’il me reste plus que trois ans à tenir avant le cap des dix ans, ce moment où je pourrais me la raconter et me vautrer dans la prétention expresse et onirique ; je pourrais dire, putain les gars ça fait dix ans que je suis là.
Trois ans encore, ça ne fait que 1095 articles à rédiger ; j’en ai déjà écrit 2835, 2836 avec celui-ci. C’est drôle plus je parle de ce que j’écris sur ce blog et plus je parle de chiffre, au lieu d’écrire, de décrire mes meilleurs articles, mes plus grandes réussites, je parle de nombres et de chiffres, belle ironie.
Je n’arrête rien, un jour je vous parlerai de mes dix ans. Un jour je vous parlerai de mes publications nées sur ce terreau un peu pauvre.
Mais aujourd’hui, c’est mots ne sont que des mots en plus. Un chiffre plus un pour grossir ma grande rivière de nombres.