En avance sur la journée
Je suis là mais je parts, une semaine loin de là ; approximation océane, je reste vague et un peu merdique, merdeux comme au matin lorsque je passe à nu devant le chantier où les ouvriers écoutent du Queen alors que c’est Prince qui est mort, pas assez jeune pour mourir comme une légende numéraire mais il meurt assez vieux pour avoir eu le temps de construire sa légende. N’est-elle pas fascinante cette expression ? Construire sa légende, comme les ouvriers du chantier qui construisent une maison ; construire sa légende comme si tout était aussi simple ; le talent n’est qu’un don et des doués il y a plus d’un qui végètent, les légendes sa s’érigent et par effet de levier on ne peut qu’être frustré de ne pas avoir su construire la sienne. Mais je ne manque pas d’espoir, je construirai la mienne comme on construit sa personnalité, comme on érige son personnage en personne franchement réelle pas d’être vivante mais d’exister. Travailler son écriture c’est surtout ça, ce n’est que cela, c’est la carotte qui donne le cap de la boussole métaphorique ; gouffre glacial et noir comme sous la jupe de la mort vers lequel tout pointe, par delà Rome et tous les chants des cygnes qui par élégance se parent d’un Y.