Fuck l'inspiration

Publié le par Monsieur C

Sous la peau égotique, larvées sous la chair dans la graisse et le muscule, dans les nœuds neuronaux matière grise débordante ; où naissent donc mes inspirations, suis-je porteur d’elles comme la femme l’est pour l’embryon, suis-je qu’une étagère où les inspirations sont rangées, suis-je seulement un tombeau au-dessus duquel mon esprit comme un maître vaudou s’affaire à ressusciter certaines inspiration depuis mes limbes ?

C’est bien plus pragmatique, mes inspirations naissent dans mes fantasmes car pour écrire longtemps sur un même sujet et poursuivre d’assiduité un seul projet, j'ai besoin que l'idée de départ m'excite en profondeur, qu’elle stimule ma corde érotique sur un mode sensible. Que ce soit parce qu'une fois l'objet terminé j’imagine qu’il me permettrait d’accéder au sexe d’une muse, ou que ce soit parce qu'en lui même le sujet m'excite, si je n'éprouve pas cette forme d'attraction sexuelle, érotique, intrinsèque à mon cortex alors je ne peux pas être inspiré.

Après, pour tout dire, et dieu comme les muses savent que même si je ne les écoute pas toujours je leur écris toujours tout ; je ne crois plus à l'inspiration. Ce n'est pas que rien m'excite, au contraire mes érotiques sont multiples et nombreuses, mais je ne crois pas que l'écriture soit obligée de se soumettre à l'inspiration.  C’est même l'inverse, en vérité, je pense que la véritable écriture est celle qui transcende l'inspiration jusqu'à s'en détacher et devenir un geste littéraire justement et non pulsionnelle car écrire sous l'effet de l'inspiration c'est simplement suivre sa pulsion. L’écriture comme geste conscient et rationnel s’écrit sans ce mythe de l’inspiration.

Publié dans écrire, Réflexion, recyclage

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