Du lard au fond des yeux
Il y a des jours
Des nuits qui coulent à flot
Il y a l’ancre qui lâche
Jeté par dessus bord
Par delà la rive
Il y a l’ivre des hommes en laisse
Et toute la liesse des idées folles
Je croule sous cette liesse
J’embrasse le for des intérieurs
Je tiens le lien de cuir
Les branches d'oliviers et l’aubépine
Je nacre les seins de la gonzesse
Celle qui nage dans le fond du verre
La crasse au creux
Des yeux dans le dos
Un âne moins amoureux que toi
Et l’honnête fidélité des amnésiques
Il y a des jours
Des jours comme lui
Des crépuscules comme ça
Et le feu au coin des yeux
Les recoins des rivières
Et les âmes mortes
Charniers qui dérivent
Les ballastes vidés
Chemin d’herbes fourragères
Les foins des chambres psychiatriques
Le pouvoir délié - qui ne se tient plus
Retient les puits de tes amours propres
Préférer l’amour sale
La morale du mouchoir
Et le charme des dames de classe
Petites pièces dans le fond des poches
Sous ton pantalon la lingerie des antiques
Le gros cœur des arcs
Les petits culs des anges
Et la voix qui déraille
Trahison des faiblesses
Tu te coiffes sous des écrans de fumées
Le talent égrainé
Chapelet de prouesses
Aux commissures des gueules de la Terre
Aimer serrer les saints
Et secouer tout l’or des mondes
Pluie le matin chagrin
Et puis rien