Mener quête sous la marée d'images
Je viens souvent te regarder comme je regarde le chien de mon fusil
À moins que je ne vienne te regarder comme on regarde une proie, la possibilité d’une proie
La vérité c’est que je te regarde comme on scrute la nature à la recherche d’un gibier ou au désir de toi
La quête d’une cible sur laquelle abattre son plomb comme le soleil de juillet vise la peau des nymphettes étendues sur le sol
Dans la nature incertaine de ta venue à moi, je te vise puis je te mets en joue
J’épaule et je passe au crible le devant moi, l’étendu des possibles comme la possibilité de toi
Scanner à espoir, IRM de ce qu’il adviendrait si tu passais par-là, si tu passais par le devant de mes yeux
Je viens souvent comme un robot venu d’un futur fou pour te regarder comme la gâchette de son fusil à infléchir l’avenir
C’est en toi que je cherche, tu es ma nature, la savane de mes errances à la poursuite d’un sens non commun
Je te recherche comme l’interdit, la frontière idiomatique qu’il ne faut pas franchir et que je franchi en toi
Tu es mon non-commun, ma possibilité d’un illicite, le chemin d’une violation et par effet de domino la fontaine de mes transcendances
Je te fouille puis te teste à l’examen de mes émotions
Et je t’explore en moi à la nature de tes transgressions
Pareille à une famille naturiste au seuil de l’adolescence
Tu es l’impossible devenir du versificateur
Marrée d’images toujours plus vite là que les mots du poète