1748 ème jour : C’était un cyborg de sexe féminin
Quelle idée avaient-ils eue là ?
C’était osé, pour ne pas dire choquant de faire cela.
Mais personne n’avait bronché ; ils avaient trouvé cela amusant. En tout cas au début, les touristes venaient même se photographier avec la machine ? Et les images mettant en scène hommes et machine infectaient rapidement les réseaux mondiaux donnant à cette bêta expérience une résonance toujours plus grande et toujours plus glauque. Tout le monde voulait voir le distributeur que l’on avait transformé en femme. On avait intégré au corps d’une femme une machine à distribuer les billets de banque. C’était une femme-robot, un cyborg au sexe féminin au ventre démesuré rempli de billets. On présentait devant ses yeux verts son smartphone ou sa carte de crédit et la femme était prise d’un soupçon de frémissement pareil à un début d’orgasme et l’argent jaillissait de son con. C’était une sorte d’anti-pute, la femme au sexe généreux qui accouche de l’argent issu du travaille laborieux des masses.
Le succès incita ses créateurs à construire de nouvelles anti-pute, ils produisirent toujours plus de machine à billets, nues et sensuelles prétextant qu’il était nécessaire, positif et productif de créer un lien affectif, une tension sexuelle entre l’homme et l’argent. Les femmes à billets étaient la parfaite incarnation de ce qui deviendraient dans un futur proche des icônes d’une société épique et vidée de valeur. L’argent avait l’odeur des sexes. Pour les femmes et les homosexuels ont mis en place d’homme à billets distribuant l’argent par l’entremise de leur anus ou de leur bouche plantée au cœur de mâchoires solide.
Le monde était devenu fou, ivre, dépendant d’argent liquide.
C’est drôle, mais c’était triste.
Un jour, les enfants finiraient par croire que l’argent né dans le sexe des femmes et dans le cul des hommes et ils se sentiront frère et sœur de l’argent.